Mario Molins | Artist | Sculptor | MARIO MOLINS – SUR BOIS (Francés)
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Du 04-04 au 29-04-12

 

MARIO MOLINS – SUR BOIS

 

ESPACE-ART-GALLERY (Rue Lesbroussart, 35,1050 Bruxelles)

Parsemées ça et là, tout le long de la galerie, les sculptures de Monsieur MARIO MOLINS nous proposent une série de «corps végétaux» vivants, dressés comme des reliques de la nature.

MARIO MOLINS est un jeune sculpteur espagnol qui entretient un dialogue mystique avec l’une des formes, à la fois les plus matérielles et les plus tactiles de la nature, à savoir le bois. L’artiste considère cette matière comme un «corps» qui porte en lui la mémoire de la nature. Mémoire qu’il exprime par mille contorsions, élancements et sphères, traduites par l’artiste dans un discours humaniste. Non. Ce n’est pas de la « littérature » que de dire que Mario Molins se perd dans un rapport mystique avec la nature. Vie et mort se confondent dans le tronc d’arbre mort que le sculpteur ramasse (ou pour mieux dire, prélève) au sol, considéré comme une tombe destinée au pourrissement. Après l’avoir en quelque sorte « purifié » par le feu, l’artiste lui confère une patine d’un noir luisant, semblable à une introspection dans la matière, pour le « ramener » à la vie. Une vie esthétique pour le plaisir du regard qui interpelle la conscience du visiteur, lui-même frère de l’arbre, faisant partie intégrante de la nature.

Des œuvres telles que ANIMA I (2010) (35 x 40 x 165) réalisée en bois d’olivier ou EVOCACION III (2011) (139 x 30 x 31), pièce en découpe directe, tirée d’un noyer brûlé dans un incendie que le sculpteur a sauvée en éliminant les parties consommées pour la recréer, font de l’artiste le démiurge distillant à l’argile informe un souffle nouveau.

Dans son dialogue avec la matière, Mario Molins, qui a fréquenté l’Académie des Beaux-Arts de Barcelone n’envisage de sculpter qu’une pièce à la fois. Jamais il ne mélange plusieurs pièces. Car chaque rapport est intime, de même que chaque histoire ayant précédé (et qui engendrera) la matière est intime.

Sa démarche s’inscrit dans la dialectique du «Land Art», discours qui date de la fin des années ’60 et qui considère que l’artiste et la nature fusionnent dans un rapport intime, se réalisant au cœur même de celle-ci. Par la force des choses, leurs créations demeurent à l’extérieur et se présentent comme la négation de l’«espace clos» tel que la Musée.

Et l’on peut, in fine, se demander après avoir vu les œuvres de Mario Molins qui «imite» qui. Est-ce la nature qui «imite» l’Art, comme le soutenait Oscar Wilde ou est-ce le contraire? Quoi qu’il en soit, la question est (volontairement) mal formulée car l’«imitation» n’intervient jamais lorsqu’il s’agit de création!

La nature des œuvres de Mario Molins nous interroge sur la nature de nos origines dans toute la force et la beauté de leur volume.